Marie-Laure CHABUT Psychanalyste, psychothérapeute, sophrologue

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L'ECRITURE DANS LE TRAVAIL SUR SOI

Par Le 13/11/2023

POURQUOI ET COMMENT ECRIRE DANS LE TRAVAIL SUR SOI

Un des principaux outils du travail sur soi est l’écriture.

On me demande souvent : « Mais comment je fais ? » « Je ne comprends pas à quoi ça sert ? » ou « J’ai écrit. Et alors… ? Rien de plus n’est venu… Ça ne sert à rien. »

Ecrire pour écrire, non. Quoique...

Ecrire pour raconter ses problèmes, ses malheurs et tourner autour, dedans, dessus, non. Quoique…

Ecrire permet de poser sur le papier le trop plein qui rebondit, envahit, cogne partout dans notre tête. Les problèmes sans solutions, les colères, les incompréhensions qui nous rongent, nous empêchent de dormir.

Poser sur le papier est un début.

Ça permet d’observer et peut-être de commencer à ressentir…

Quels sont les différents points qui tournent dans ma tête ? J’en fais la liste, en détaillant puis sans détailler et inversement.

Je peux les voir, tous, écrits, les uns en dessous des autres. Ça me permet de me rendre compte de la quantité.

S’il y en a un certain nombre, ça peut me motiver à me poser et à chercher à changer tout ça car je vois bien que c’est lourd, vraiment, dans ma vie.

En face de chaque point, je peux écrire ce que concrètement, je peux faire et ce que j’ai déjà fait pour régler le problème.

Admettons que j’ai déjà fait tout ce qu’il était possible de faire pour changer les choses et que tout bloque quand même. Le concret ne fonctionne pas. Il reste à passer au symbolique, à ce que représentent pour moi ces différents points.

Je peux me demander :

- Pourquoi ça m’arrive ?

- Qu’est -ce que j’ai fait ou pas fait pour être dans cette situation ?

- Est-ce que j’ai quelque chose à apprendre derrière tout ça ?

- Pourquoi c’est là, aujourd’hui, en ce moment dans ma vie ?

Je peux chercher les similitudes, les points communs, les domaines qui se répètent, se recoupent.

Et aussi dans mes rêves actuellement, de quoi parlent-ils ? Je les note. Souvent les deux « mondes », concret et onirique, correspondent.

Ex de points communs entre les choses qui tournent et me prennent la tête : est-ce qu’il s’agit de choses à l’arrêt, bloquées, de choses abîmées, de choses qui vont trop vite, qui envahissent ou au contraire, un désert quelconque, un ou des manques…

Est-ce que ça concerne des objets, des personnes, quels domaines ? Relationnel, professionnel, affectif, financier, physique… ?

On peut ainsi voir les grandes lignes, les thèmes et regarder ce domaine dans notre vie passée, celle de nos parents, nos proches. Voir comment ils vivent ce domaine qu’est-ce qui est à eux, à nous ? Comment je souhaite me vivre dans ce domaine actuellement ? Comment eux se vivent, se sont vécus… ? Les valeurs de la famille, ce qui est autorisé, interdit : consciemment, inconsciemment ? Ce qui est, était dit ou non- dit ?

Si déjà, je réponds à toutes ces questions, ou même si déjà je me pose toutes ces questions, en y revenant régulièrement - puisque tout ça est écrit, bien sûr- en laissant venir, pas en m’acharnant, pas dans la volonté, des réponses viendront. Par un souvenir, mais aussi par un événement, par un ressenti, par une rencontre, une lecture, une chanson… juste parce que j’ai ces questions en moi, en arrière- plan dans mes journées, juste parce que j’ai envie, besoin d’avoir des réponses, de comprendre, parce que je suis prête à savoir, sans jugement de valeur, sans à priori sur ce que je pourrais apprendre, comprendre ni sur ce que j’aurais à faire, à changer pour avancer, résoudre mes problèmes. Juste parce que je suis prête à changer intérieurement. Je suis ouverte au changement. Je n’ai pas peur ou en tout cas, je suis prête à aller vers du mieux pour moi et à entendre et faire, sans m’opposer. Parce que j’accepte. Parce que je suis décidée à aller mieux, sans condition.

Si je mets des conditions : « Je veux bien entendre mais pas tout. » « Je veux bien changer mais pas si ça me demande de faire ceci ou cela. »

« Je veux bien avancer mais je ne veux pas avoir d’émotions, ça me fait trop peur. » « Je veux bien changer mais je ne veux pas que ça ou ça soit remis en question… »

Là, c’est sûr, ça va coincer.

Donc l’ouverture.

Quand je me pose toutes ces questions en étant prête à accueillir, ça me défocalise, ça me sort des symptômes que sont les blocages, les problèmes dans ma tête et dans ma vie.

Car les réponses, les solutions, quand concrètement les choses sont bloquées, ne sont pas extérieures. Elles sont intérieures car ces blocages, ces problèmes sont intérieurs, ils sont symboliques.

Si j’arrête de focaliser ou ne me contente pas uniquement de les travailler au niveau concret/extérieur (remèdes, recherche d’emploi, réconciliation ou rupture…) tout se débloquera petit à petit et beaucoup plus vite que si on ne travaille pas l’intérieur, le symbolique.

Et on peut aller plus profondément encore, jusqu’aux émotions, car c’est cela qui soigne vraiment... A suivre…

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